jeudi 25 octobre 2007

« J’ai remplacé le sexe de bas étage par un projet de couple »

Le hasard du calendrier a souhaité que le 7 juillet 2007 (7.7.7.) soit un samedi.
Loin de toute superstition, beaucoup de chrétiens ont profité de l’occasion
pour «se jeter à l’eau» ! Le journaliste Paul Ohlott fait partie de ceux qui ont
programmé leur mariage ce jour-là. Homme de convictions, il a accepté de
nous partager son regard chrétien concernant la sexualité et l’abstinence.

Amen Magazine : Dieu et la sexualité, ça se marient bien ?

Paul Ohlott : La sexualité, c’est le premier sujet sur lequel Dieu m’a demandé de me
positionner. Le soir même de ma conversion, il m’a demandé de quitter la fille avec
laquelle je couchais depuis près d’un an. J’ai très vite compris alors, en lisant la
Bible, que la sexualité était précieuse aux yeux de Dieu, et qu’il était bon de lui donner
un cadre en lieu et place du mariage. Dieu veut nous faire entrer dans une
dimension de fidélité et de patience, pour goûter à la merveilleuse bénédiction d’un
amour véritable. Par ailleurs, à l’instar du docteur Douglas Weiss, auteur du livre
«les hommes, le sexe et Dieu», je crois que le sexe est l’une des meilleures idées
que Dieu ait jamais eues, parce qu’il aurait très bien pu concevoir une procréation
sans plaisir. Mais ce n’était pas son dessein. Donc oui, Dieu et la sexualité, ça se
marient bien.

Amen Magazine : Si c’est une excellente idée, elle n’est pas dénuée de difficultés…

Paul Ohlott : Effectivement, mais c’est l’Homme qui a compliqué les choses.
D’un côté la société a été bien mal inspirée d’élever un culte de la beauté, de
réduire l’amour à la stricte attirance physique, et de nourrir les fantasmes des
hommes par des images bien éloignées de la pensée divine. Et de l’autre, l’Eglise
n’aurait pas dû en faire un tabou. Il faut parler de sexualité, et être fiers de prôner
une voie différente. Les homosexuels et transsexuels défilent en chars dans les
avenues principales des plus grandes capitales… Et nous chrétiens, on se cache ?

Amen Magazine : Vous ne regrettez donc pas votre vie avant votre conversion ?

Paul Ohlott : Je ne regrette pas d’avoir remplacé le sexe de bas étage par un projet
de couple selon le coeur de Dieu. Les plans de Dieu pour notre vie valent bien
mieux que les amourettes d’ados, une sexualité débridée, ou une illusion de
‘’love story’’ version Hollywood. Cependant, il est vrai que ce n’est pas une voie
de facilité, et notamment pour ceux qui ont connu des rapports sexuels ou qui se
sont abreuvés de pornographie avant de s’adonner à Dieu. Il y a des failles qui
restent. La mémoire du cerveau humain ne s’efface pas aussi facilement que celle
d’un ordinateur. Le Seigneur aide, pardonne et purifie, mais il n’y a pas de
bouton «formatage - redémarrage». Par conséquent, ne soyons pas des Lucky
Luke face à ceux qui cheminent… « Il faut parler de sexualité, et être fiers de prôner
une voie différente »

Amen Magazine : Que répondez-vous à ceux qui vous traitent de ringard ?

Paul Ohlott : En premier lieu, je leur dis que contrairement à eux, j’ai la chance de pouvoir comparer les deux styles de vie, celui que je qualifierai de déréglé sexuellement,
au grand dam des libertins et anticléricaux de tous poils, et celui qui fait de
l’abstinence un principe fondateur pour le bonheur dans le couple. Dans un second
temps, j’essaie de leur faire comprendre que ce n’est pas du sadomasochisme !
Etre un abstinent avant le mariage n’est en rien comparable à être un asexué. Ce n’est
pas un rejet de la sexualité, mais c’est choisir une meilleure sexualité dans un
cadre de confiance. Enfin, je leur explique que je ne suis pas un conservateur et que
mon désir n’est pas de retourner dans les années 50. Je veux vivre au 21ème siècle,
mais en retrouvant de vraies valeurs, de vrais repères. Etre abstinent, c’est être
progressiste, car l’abstinence est le meilleur rempart contre la fragilisation
actuelle des couples. Vivre la sexualité selon le code de Dieu conduit à des fruits
positifs : recul du libertinage ravageur, refus des relations adultérines, diminution
des risques de divorce... Et quand on dit que 42% des mariages en France débouchent sur
un drame, on oublie de préciser que tous les mariages n’ont pas le même fondement…

Amen Magazine : Selon vous, l’abstinence est nécessaire pour connaître un réel épanouissement sexuel ?

Paul Ohlott : Si vous êtes capable de fréquenter une jeune fille pendant plusieurs années, sans coucher avec elle, vous avez la quasi-certitude que le mariage à venir ne se soldera pas par un
divorce. On entend souvent que le mariage tue l’amour, mais dans ce cadre-là, non seulement il ne le tue pas, mais il lui apporte une nouvelle dimension. Bien plus, si vous choisissez de vous
abstenir pour cette personne, vous créez une relation d’intimité non sexuelle, qui
fera naître la confiance et la fidélité, des composantes nécessaires à un réel
épanouissement sexuel. La sexualité perd toute sa saveur lorsqu’elle se résume à un
acte ponctuel ou qu’elle est entachée par la suspicion… L’abstinence aide à choisir
la bonne personne, celle que l’on aime vraiment. « Etre abstinent, c’est être progressiste ! »

Amen Magazine : Quels conseils donneriez-vous à des jeunes chrétiens célibataires ?

Paul Ohlott : De ne pas négliger la puissance destructrice du péché. L’attrait précipité d’un seul sourire ‘’colgate blancheur’’ peut déboucher sur de noirs désirs et briser un appel divin, voir
un ministère établi. Satan est séduisant comme les fantasmes qui peuvent traverser
nos pensées. Un seul moment de relâchement ou d’inattention, et c’est
toute une vie qui peut s’écrouler comme un château de cartes. Le diable peut
s’habiller en Prada ou se présenter en blonde aux yeux bleus, mais une chose
est sûre, quelle que soit sa stratégie, il ne cherche que notre éloignement de Dieu.
Attention au point de non retour !

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